Résultats de l’étude « Résilience » pour InfraNum, en partenariat avec la Banque des Territoires

Depuis plusieurs mois, InfraNum martèle l’urgence de rendre les infrastructures numériques françaises plus résilientes. Au-delà des aléas climatiques et des sabotages réguliers, le programme de fermeture du réseau historique en cuivre renforce l’enjeu.

Après une première analyse des risques en juin dernier, la fédération a lancé, en partenariat avec La Banque des Territoires, une étude complémentaire auprès du cabinet Tactis, présentée ce jour à Paris.

A partir d’une enquête du secteur pour prioriser les risques et mesures à mettre en place, l’étude établit une cartographie des risques par territoire et propose 3 scénarios de mesures concrètes et chiffrées. Ces propositions constitueront la base des prochaines discussions avec les pouvoirs publics sur le sujet. Car si le diagnostic est local, l’impulsion doit être nationale et quelle que soit l’option retenue, il demeure une certitude : les décisions doivent intervenir rapidement pour profiter d’un outil industriel encore mobilisé mais qui pourrait rapidement se détourner vers d’autres marchés.

Cette nouvelle étude :

  • Évalue le niveau de sécurisation actuel des infrastructures numériques
  • Identifie les critères pertinents pour établir des scénarios de sécurisation
  • Valorise quantitativement (linéaire, coût et emplois) les scénarios définis précédemment.

Aux questions « vos réseaux vous semblent-ils résilients ? » et « quels sont les risques identifiés ? », les réponses des collectivités interrogées laissent peu de doute : la fragilité des infrastructures aériennes, particulièrement sensibles aux vents et aux incendies, mais aussi les actes de malveillance et les accidents de la route représentent des risques réels et majeurs, principalement pour les armoires de rue.

Avec un linéaire total de réseaux FttH en aérien de près de 500 000 km, la moitié du réseau très haut débit est déployé en aérien. L’étude permet de qualifier plus finement la taille des câbles déployés, ainsi que leur zone de déploiement : au sein d’un bourg ou d’une zone urbanisée, entre les bourgs, ou encore entre les bourgs dans une zone forestière. Ainsi, sur les 500 000 km de linéaire, la moitié concerne des câbles de taille significative (supérieure ou égale à 48 FO). Cette connaissance permet de formuler des scénarios fins d’intervention pour enfouir certains segments sensibles du réseau, évalué entre 5 et 15 milliards d’euros selon l’ambition visée.

Par ailleurs, l’étude permet de recenser et d’estimer le coût d’une multitude de mesures de sécurisation des réseaux : enfouissement de la collecte, sécurisation de l’accès aux NRO et aux PM, déplacement d’infrastructures implantées en zone inondable, sécurisation des chambres, etc. L’ensemble de ces mesures nécessiterait un investissement évalué à près de 2 milliards d’euros.

Enfin, l’enjeu de la disponibilité de main d’œuvre pour mener à bien ces chantiers potentiels est souligné. Ces derniers pourraient nécessiter entre 2000 et plus de 5000 ETP pendant les dix prochaines années.