Paris – 8 décembre 2022

Après le cri d’alerte lancé à l’UTHD le 6 octobre dernier sur la fragilité de la filière face au contexte inflationnistela fédération InfraNum s’est réjoui mardi, à l’occasion de ses 10 ans, d’avancées significatives au profit notamment des sous-traitants. Orange a déjà annoncé une augmentation de 3,5% de la rétribution de ces derniers de rang 1, avec un effet en cascade attendu au sein de la filière. Les discussions se poursuivent pour renforcer un écosystème industriel considérablement fragilisé ces derniers mois. 

En 10 ans, InfraNum a réussi à rassembler tous les acteurs industriels pour atteindre, aux côtés des collectivités et de l’Etat, les objectifs du Plan France Très Haut Débit. Cette démarche collective, basée avant tout sur un dialogue permanent, a préfiguré la constitution d’une filière industrielle stratégique en France (CSF) : celle des infrastructures numériques.

Riche de 230 entreprises membres, avec plus de 600 contributeurs impliqués dans les commissions de travail, et face aux difficultés de nombreux sous-traitants étranglés par l’inflation et l’ampleur des contraintes qui pèsent sur les déploiements, la filière avait appelé à l’aide les grands opérateurs, principaux donneurs d’ordre, lors de la dernière Université du THD.

Le Président Philippe Le Grand, s’est félicité mardi soir, devant tous les décideurs réunis au Pavillon Royal, de l’écoute et des avancées significatives obtenues. 

A commencer par Orange, pour lequel « Christel Heydemann s’est personnellement emparée du sujet » a souligné le Président. L’opérateur a accepté une augmentation de 3,5% de la rémunération de ces sous-traitants de rang 1 (après une première révision de +2,2% en juillet dernier) et un assouplissement de certaines clauses de son contrat RC Centric.

Les sous-traitants de rang 1 garantissent à leur tour une répercussion de cette mise à niveau en cascade aux sous-traitants de rang 2.

Les négociations se poursuivent avec les autres opérateurs, Bouygues Télécom ayant déjà annoncé apporter des évolutions d’ici la fin de l’année. « Notre filière démontre sa capacité à faire face aux situations les plus difficiles et souhaite que l’esprit de concorde entre industriels, Etat et collectivités,qui a constitué un des facteurs de succès du plan France Très Haut Débit, perdure » explique Philippe Le Grand.

Si le Plan France THD fixe le cap à 2025, le chantier est loin d’être terminé. 

Face aux situations clivantes concernant les difficultés de raccordements et de déploiements dans certains territoires, la fédération considère que des mesures fortes ont été mises en place et en attend désormais les effets.

Mais il reste de réels défis pour demain : trouver une véritable économie des réseaux pour pérenniser ces derniers sur tous les territoires, assurer la complétude des déploiements pour arrêter le cuivre, financer l’enfouissement des réseaux et leur résilience, pallier le manque de ressources humaines (ex. : il manque actuellement 2500 raccordeurs), sans oublier réussir l’avènement des territoires connectés, la 5G industrielle, l’export du savoir-faire des industriels français et la transition environnementale de la filière. A ce sujet, une commission vient d’être créée avec l’ambition de mesurer l’impact environnemental de la filière.