La filière des infrastructures numériques, qui a vécu 2020 comme sa première année sous l’égide du Contrat Stratégique de Filière1, a révélé tout son potentiel dans le contexte inédit de la crise sanitaire.
Les industriels ont fait preuve d’une incroyable résilience pour poursuivre les déploiements et les raccordements fibre. Les consommateurs ont littéralement plébiscité le Très Haut Débit (THD) que le Gouvernement a même reconnu comme service universel.
Si de nombreux freins ont été levés, le projet titanesque que représente le plan France Très Haut Débit n’est pas terminé pour autant. L’année 2021 s’annonce cruciale pour garder le cap. De nouveaux défis sont encore à relever. Ils font partie de la feuille de route annuelle de la fédération InfraNum.
Malgré la crise sanitaire, c’est une nouvelle année record, qui surpasse l’exploit déjà historique de 2019. La barre du déploiement des 5 millions prises FTTH a été franchie, ce qu’aucun autre pays européen n’a jamais réalisé.
24 millions de prises sont désormais raccordables et la croissance des abonnés au très haut débit, tirée par la fibre, est inédite. Désormais, plus d’un abonné internet sur 2 est connecté à plus de 30 Mbits.
2020 clôture donc sur des chiffres en phase avec les objectifs du plan France THD.
D’importantes disparités de déploiements selon les zones
Mais d’importantes disparités apparaissent lors de l’analyse plus détaillée de la situation.
Dans les zones très denses, qui affichent une moyenne nationale de déploiement de 83%, certaines villes sont encore sous-équipées et une quinzaine de départements se situent en-dessous de cette moyenne. Et si la barre des 70% des prises a été passée en zones AMII, c’est surtout dans les zones d’initiative publique que beaucoup reste à faire. Plus de 5 millions de prises y ont été déployées à ce jour mais il en reste 12 millions !
« Le chantier RIP est devant nous ! D’autant que chacune de ces prises représente en moyenne 3 fois plus de linéaire à déployer qu’en zone dense ou AMII » prévient Etienne Dugas, Président de la fédération.
C’est pourquoi, InfraNum poursuit en 2021 sa mobilisation quotidienne pour :
- Aider à lever tous les freins opérationnels (élagage, appuis communs, décisions des copropriétés, etc.).
- Accompagner le financement de la complétude des réseaux et des zones : 21 départements n’ont pas encore un réseau prévu pour couvrir 100% des besoins en THD. Le gouvernement a décidé d’une rallonge budgétaire qui permettra aux collectivités concernées d’y remédier (total 550M€). Les règles d’attribution sont en cours de définition. InfraNum y est très attentive.
Vers un véritable service universel
Le nombre d’abonnés au très haut débit n’a jamais cru autant qu’au 2ème semestre 2020. Si le confinement a certainement accéléré le besoin, l’appétence est désormais bien établie. Dans une année 2021 qui battra certainement de nouveaux records de raccordements, les acteurs de la filière ont un vrai travail pédagogique à effectuer auprès des habitants désireux de comprendre le cheminement et le fonctionnement de cette fibre qui arrive chez eux.
Car le gouvernement l’a annoncé, la fibre se substitue au cuivre et deviendra un service universel. Au même titre que l’eau ou l’électricité, la pérennité de ce nouveau réseau doit donc être garantie et soutenue financièrement par un système de péréquation. InfraNum, qui a déjà expliqué l’enjeu de l’activation d’un tel fond, poursuivra sa mobilisation tant que le sujet n’aura pas abouti concrètement.
Emploi, 5G, territoires connectés et international
Les débats sur la 5G se sont multipliés avec l’attribution récente des licences. Convaincue que cette technologie représente un enjeu réel pour venir en complément de la fibre sur la couverture de certaines zones (couverture indoor de bâtiments, zones urbaines denses où les réseaux 4G commencent à être saturés ou encore pour les réseaux mobiles professionnels – gares, zones publiques…), la fédération souhaite œuvrer à l’acceptabilité de cette évolution technologique par un discours transparent et pédagogique.
Sa commission radio intègre désormais ces nouveaux enjeux (au-delà du THD radio).
Face à une pénurie persistante de main d’œuvre dans le secteur (7 000 à 8 000 nouveaux entrants par an sont attendus au cours des 2 prochaines années), InfraNum poursuit sa mobilisation pour alimenter la filière en compétences et en ressources humaines. Elle vient de lancer une cartographie inédite de l’emploi et des formations en France, qui doit être complétée par les Régions et collectivités d’ici la présentation de l’Observatoire annuel du THD. Elle œuvre également à la réalisation prochaine de deux grands projets : la signature de l’EDEC 2 et le lancement d’une campagne de communication nationale sur les métiers de la fibre. Raccordeur fibre est indéniablement le métier de 2021.
Le but final de toute cette infrastructure étant de mieux servir les usagers dans les diverses dimensions de son quotidien, la construction des territoires connectés et durables devient l’étape ultime. Elle se réfléchit dès maintenant et pour accompagner le passage à l’action, InfraNum a décidé de lancer, avec ses partenaires du contrat stratégique de filière, un tour de France des Ateliers des Territoires Connectés. Après une première qui a eu lieu avec succès à Angers en septembre dernier, Lille et Le Havre seront les deux prochaines étapes au cours du 1er semestre 2021. Ce rendez-vous est amené à devenir une institution pour la fédération, au même titre que son Observatoire annuel du THD (mai) et l’Université d’été du THD (septembre).
Comme 2021 devrait permettre de renouer avec les déplacements, InfraNum entend cette année relancer le volet international du contrat stratégique de filière pour valoriser et exporter le savoir-faire français dans la fibre. La participation à plusieurs salons africains et à des sommets internationaux est prévue, ainsi que la construction de nouveaux outils pragmatiques.
Alors que le président de la République envisage la nomination de Laure de la Raudière comme Présidente de l’Arcep, InfraNum aura à cœur de partager cette nouvelle feuille 2021 avec cette dernière. « Passion, ambition et compétence qualifient Laure de la Raudière. C’est une fine connaisseuse du secteur, avec laquelle InfraNum travaille depuis des années. Nous sommes convaincus qu’elle saura accompagner la filière des infrastructures numériques et relever l’ambition du THD pour tous en France » se réjouit Etienne Dugas.
2021 sera donc une année ambitieuse et pleine de projets, que nous aurons le plaisir de vous faire partager.
Meilleurs vœux à tous !